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Agriculture

       •   La dernière saison des pluies ­ je l’avais signalé dans la précédente Newsletter ­ a été chaotique. Les récoltes ont beaucoup souffert
          et les résultats sont souvent médiocres. Les paysans gardent leur petit stock et hésitent à vendre. De ce fait, peu d’argent circule
          et le financement de la scolarité est freiné car, dans ces zones rurales où tout est basé encore sur le troc, seul l’argent cash généré
          par la vente de la récolte permet d’envoyer des enfants à l’école.
          Cela va affecter aussi la vie rurale pendant toute une année et restreindre
          ainsi l’achat de semences pour la nouvelle saison avec, comme conséquence
          également, la hausse des prix de la farine et la spéculation.
       •   Notre  agriCenter est en très bonne santé, la production de farines et de
          légumes est bien gérée. Mais c’est surtout la production de blocs de béton
          pour constructions avoisinantes qui fait grimper notre chiffre d’affaires, et la
          demande est exponentielle !
       •   Village de MakoMbwe. Nous nous sommes lancés là dans une aventure tout à
          fait inédite : la construction d’un couloir de désinfection pour le bétail local, à
          la demande des responsables de 21 villages avoisinants ; ceci dans le but de
          prévenir les maladies récurrentes qui affectent le cheptel bovin.
                                                                                                           Agricenter
          C’est une construction majeure, d’un budget de 15.000 euros, d’une longueur de 40 m, à coté d’un puits ; capacité de 50.000 litres
          d’eau, additionnée de produits désinfectants. Le bétail y passe une fois par semaine, sous supervision vétérinaire. Le début de la
          construction a été l’occasion d’une journée de fête, danses et chants et remerciements sans fin !
          De plus, dans ce même village, nous avons pu offrir un moulin à grain (budget de 3.700 euros), pour plusieurs associations
          de femmes ; cela change définitivement la vie de proximité. C’est aussi un tremplin pour un début de revenus et d’autonomie
          financière pour les femmes, à commencer par la possibilité d’achat de davantage de semences, pour pouvoir cultiver de plus
          grands champs, avec des récoltes plus abondantes. C’est une dynamique modeste, mais elle est basique et positive.
        Le Container
        •   Et de 8 !                                             descendu sur place, à force humaine !!! Il faut le voir pour
           A chaque fois, on se dit que c’est le dernier, et puis la   le croire !
           générosité et la qualité du matériel qu’on nous offre est trop   Il s’agit principalement de matériel médical offert par Hôpital
           tentante, et c’est reparti pour un tour !              sans Frontières, de bancs scolaires (environ 150 offerts par
                                                                  l’école St John de Waterloo).
           Budget de 10.000 euros, pour un container de 40 Pieds
           "dernier voyage"; cela veut dire que nous achetons le   C’est un vrai trésor car, sur place, il est difficile, voire
                                                                  impossible, de trouver ce type de bon matériel. Beaucoup de
           container et le gardons sur place, où il nous sert d’entrepôt.
                                                                  vêtements aussi qui constituent un fond de commerce pour
           Départ d’Anvers vers  Dar es Salam, puis par camion    les associations féminines, ainsi que des équipements variés,
           jusqu’au village de destination, où il est déchargé, puis   tables, chaises, armoires, ....
        5 Challenges sociétaux = une Génération Charnière

        Voici quelques réflexions sur une situation actuelle, en milieu rural, qui oblige la population à s’adapter à des changements
        rapides et simultanés en impliquant surtout les femmes.
        •   Le Changement Climatique : 80% de la population vit et   médical particulier, employé dans les cliniques, qui permet
            survit de la petite agriculture familiale. Le travail des champs   aux mères d’accoucher sans transmettre le sida au bébé.
            est assumé principalement par les femmes. La  culture   Déjà un bel espoir.
            principale, le maïs, est dépendante d’une seule saison des
            pluies, de décembre à avril. La chaleur est plus intense et   •   Les orphelins : la population nationale est de 14 millions,
            amène  de  nouveaux  ravageurs  comme  les  redoutables    l’équivalent de  la  Belgique,  pour un  territoire  grand
            "Army worms". Ceci entraîne inquiétude et fragilité, et   comme 2 x La France. On compte un million d’enfants
            contraint de  diversifier les  cultures et  de  s’adapter  à  de   orphelins, à charge des familles collatérales pauvres et déjà
            nouvelles semences (mais lesquelles).                 nombreuses ; il faut les nourrir, les scolariser. Ce sont souvent
                                                                  les grand­mères qui s'en chargent. Pourrions – nous, en
        •   La Contraception : les familles ont beaucoup d’enfants, ce   Belgique, assumer un défi pareil ???
            qui assure aussi la survie du système agricole pauvre. Mais
            depuis quelques années, la réflexion est indiscutablement   L’urgence vitale de survie du groupe familial dépend de la
            entrée dans les têtes : pour ou contre, accès limité à   capacité des familles et surtout des femmes à assumer ; mais
            l’information de proximité, traitements efficaces ou non,   cela bloque aussi leur propre évolution et leur autonomie
            les freins familiaux, sociétaux, culturels. La démarche de   qui d'ailleurs stagne actuellement.
            transformation de société repose sur la capacité des femmes   •   Les Chinois : l’invasion chinoise, gourmande en bonnes
            à y répondre correctement.                            terres agricoles, a complètement bouleversé la quiétude
        •   Le SIDA : toujours bien présent, partout et surtout dans   d’un système ancestral de gestion des terres. Tout d’un
            les zones entourant les plus grandes localités et le long   coup, la terre a une valeur marchande. Elle se monnaie donc
            des routes. il semble augmenter chez les enfants (abus –  au détriment des plus pauvres. Des clôtures apparaissent
            inceste  ?). Les femmes et les filles sont évidemment en   partout, la pollution aussi.
            situation de fragilité. Les traitements ARV existent, sont   Sans parler de la situation autour des mines ! Un autre débat.
            bien gérés par ceux qui y ont accès dans certains centres
            médicaux. Les habitants de proximité en bénéficient, bien  Il faut beaucoup de sagesse, de courage et de clairvoyance, pour
            sûr, mais c’est une faible proportion. Il existe un système  intégrer tous ces défis simultanément.
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